“Le navire a atteint le rivage”, a annoncé la présidente de la conférence Rena Lee, au siège de l’ONU à New York samedi 5 mars peu avant 21h30 sous une salve d’applaudissements de la part des délégués.
Premier traité international destiné à lutter contre les menaces qui pèsent sur des écosystèmes cruciaux pour l’humanité, cet accord est salué de toutes parts comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, c’est à l’issue de deux semaines d’intenses débats, dont une session marathon dans la nuit de vendredi à samedi, que les délégués ont finalisé un texte qui ne peut désormais plus être modifié de manière significative.
Contrer les tendances destructrices qui menacent la santé des océans
La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des états, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n’est donc sous la juridiction d’aucun état. Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières ou de quelques espèces emblématiques, Elle fournit aussi la moitié de l’oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.
Mais les océans s’affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l’eau…), des pollutions en tout genre, de la surpêche ou encore de la pêche illégale.
Pourtant, l’océan est central, plus d’un milliard de personnes dépendent du poisson comme principale source de protéines, une gestion raisonnée de la pêche est donc capitale. L’intérêt de ce traité historique est de combler les lacunes du précédent et donner un nouveau cadre à la communauté internationale pour gérer cet espace commun. Si l’on considère le contexte géopolitique, c’est une forme de prouesse que d’avoir réussi à fixer de nouvelles règles pour une gestion commune, durable et équitable d’un espace que la communauté internationale a en partage.
Préserver la vie marine et la biodiversité depuis l’espace
Comment faire pour que les aires marines qui seront créées dans les eaux internationales soient effectivement protégées et surveillées ?
Agir efficacement, notamment pour la sauvegarde des écosystèmes en haute mer implique une surveillance continue. Il va falloir trouver les moyens et les conditions pour que tout ce qui a été adopté puisse être mis en place.
C’est là que la surveillance satellitaire entre en jeu. En veillant depuis l’espace sur les immensités océaniques, de jour comme de nuit et 24/24, rien n’échappe à la vigilance avisée de près de 400 satellites utilisés par CLS. L’expertise avertie de nos analystes fait le reste. Plus de 20 000 images sont ainsi scrutées et analysées chaque année et éclairées par ces spécialistes de l’imagerie satellitaire.
Grâce à la finesse de leur interprétation, les images parlent : là une pollution, là des bateaux en pêche illégale, ici un cargo en détresse, là un autre trafic illicite ou un acte de contrebande.
Les données spatiales au service de la haute mer
De plus en plus de données, issues de différentes sources et capteurs sont désormais disponibles pour le renseignement maritime. Cette profusion de données permet de surveiller des territoires jusque-là isolés et de suivre à travers les océans des navires d’intérêt.
Essence même du renseignement maritime, cette masse de données peut néanmoins s’avérer inexploitable sans les outils appropriés. Face à cet enjeu et désireux de servir la protection des océans, CLS s’est emparé des technologies les plus récentes pour créer la solution MAS et placer la donnée au cœur des théâtres d’opérations.
Donner les moyens d’action : Big Data, IA et Machine Learning
Grâce aux technologies Big Data, un outil exclusif a été imaginé par CLS, sur la base de besoins exprimés par les autorités maritimes : MAS pour Maritime Awareness System. MAS collecte, stocke, traite et interroge en temps réel une quantité massive de données multi sources (AIS, SAT-AIS, LRIT, VMS, imagerie optique et radar, données ELINT, bases de données commerciales, …).
CLS s’appuie sur cette richesse de données pour développer des algorithmes uniques basés sur des techniques de machine learning et d’intelligence artificielle. Riche de ces algorithmes, MAS offre des fonctionnalités inédites dédiées à l’analyse et à la détection de comportements d’intérêt.
Limiter la surpêche, combattre la pêche illégale, détecter les pollutions
Conçu en collaboration avec les autorités maritimes, MAS fournit une image de surface temps réel en support aux opérations et au renseignement maritime.
Qu’il s’agisse d’identifier les pollueurs, qu’ils soient accidentels ou intentionnels, de suivre la dérive d’une nappe d’hydrocarbures et de soutenir la mise en œuvre des moyens de lutte pour endiguer la pollution et limiter les dégâts, MAS se positionne comme l’outil de référence déjà utilisé par de nombreux pays parmi les plus grandes nations maritimes. Et le satellite ne connaissant pas de limite, la haute mer est naturellement aussi dans sa ligne de mire.
De la même manière la pêche illégale, est, elle aussi, un fléau à combattre. Elle participe à la surexploitation des océans, à la destruction d’écosystèmes et menace la sécurité alimentaire de millions de personnes. Elle contribue également au problème de la surpêche puisque ceux qui la pratiquent ne respectent pas les règles, sans considération pour l’environnement ou les quotas de pêche dans les zones règlementées. En haute mer, où aucune règle ne s’appliquait jusque-là, c’est encore pire, c’est la loi du plus fort qui prévaut.
Là aussi l’outil MAS est capable de détecter cette activité illégale et d’identifier les bateaux fraudeurs partout où il se trouvent.
CLS, au cœur des préoccupations environnementales
Actuellement seulement 1 % de la haute mer fait l’objet de mesures de conservation, et cet accord emblématique est jugé incontournable pour espérer protéger, d’ici à 2030, 30 % des terres et des océans de la planète, comme s’y sont engagés l’ensemble des gouvernements lors d’un accord en décembre 2022.