D’ici à 2050, les populations d’ours polaires seront réduites de 3/4 sous les effets du réchauffement climatique. 900 ours ont été suivis grâce au système satellitaire ARGOS et CLS depuis 1981.
Avec le réchauffement climatique, en Arctique, la banquise se forme de plus en plus tard. Les ours polaires attendent plus longtemps sur les côtes. Affamés, ils multiplient leurs incursions dans les villages Inuit, fouillent les poubelles, ravagent les décharges, rôdent autour des maisons en quête de nourriture. Ce phénomène étant de plus en plus fréquent, les Inuits pensent que cette espèce n’est pas en déclin. C’est à ce genre de conclusion que l’on peut arriver si l’on n’étudie pas une espèce dans sa globalité, si l’on ne prend pas un peu de hauteur.
C’est là que CLS et les satellites entrent en jeu. L’étude des grands migrateurs ou des populations animales, vivant dans des territoires extrêmes, n’est en effet possible que depuis l’espace. En 1978, le CNES, la NASA et la NOAA ont créé le système satellitaire de localisation et de collecte de données environnementales ARGOS. Les données de ce système sont transmises à la communauté scientifique internationale depuis CLS. Chaque mois, l’entreprise suit plus de 8 000 animaux. Ils sont plus de 150 000 à avoir été suivis depuis les années 80.
900 ours observés grâce à des satellites et au système Argos
900 ours ont été observés depuis l’espace, plus de 300 ans de suivi ont ainsi été récoltés par CLS. Bilan : depuis les années 90, les habitats de chasse des ours se sont considérablement modifiés, réduits et éloignés.
L’ours pour se nourrir, doit parcourir toujours plus de kilomètres. Dans les années 90, il parcourait quelques centaines de kilomètres, aujourd’hui on peut voir des tracés de plus de 1 000 km sur une seule semaine de chasse entraînant une dépense énergétique considérable.
La répartition des tanières des femelles a elle aussi été modifiée. La qualité de la neige étant moins bonne, les tanières sont moins durables.
Une espèce classée comme menacée
Toutes ces données ont conduit au classement de l’ours polaire, ursus maritimus, en espèce menacée en 2008. Malgré cette mesure, les scientifiques qui utilisent ces données dans leurs modèles de prévision annoncent que d’ici à 2050, les populations d’ours polaires seront réduites de trois quarts passant de 25 000 individus à 5 000.
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