We met up with Gaël Alory, a lecturer and research scientist in ocean dynamics at the LEGOS who is leading the SNO SSS program.
Nous avons rencontré Gaël Alory, enseignant-chercheur en dynamique océanique au sein du Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS), responsable du programme SNO SSS.
Il revient, pour nous, sur le but de ce programme d’observation des océans, sur son parcours et sur les avantages à utiliser le service Iridium de CLS, service qui lui a permis de diviser par 3 ses coûts de connectivité, pour un service de qualité égal et une proximité du bureau utilisateurs rassurante.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le programme SNO SSS ?
La salinité de surface de la mer (SSS : Sea Surface Salinity) influence la dynamique océanique et porte la signature du cycle de l’eau à l’interface océan-atmosphère. Pour mieux comprendre ses variations, le Service National d’Observation SSS (SNO SSS) du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (Legos, Toulouse), rattaché à l’Observatoire Midi-Pyrénées, gère un réseau global de navires d’opportunité équipés de thermosalinographes, initié il y a plus de 50 ans dans le Pacifique tropical.
Aujourd’hui, ce réseau se compose de 13 navires d’opportunités, principalement des porte-conteneurs, équipés de capteurs de salinité, ainsi qu’une flotte de navires de recherche également équipés et partenaires du programme.
Une quinzaine de scientifiques travaillent quotidiennement sur ce réseau : techniciens, ingénieurs, chercheurs, nos experts sont basés au sein de plusieurs laboratoires répartis stratégiquement sur la planète. En effet, pour la maintenance des appareils, nos équipes travaillent depuis le Havre, certains ports de la Mer du Nord mais aussi de Nouvelle Calédonie. D’autres collaborateurs interviennent pour nous dans des ports d’Australie et du Danemark.
Les bateaux équipés effectuent principalement des traversées concentrées dans le Pacifique Tropical ouest et l’Atlantique Nord. Certaines de nos lignes vont également jusqu’en Arctique et en Antarctique.
Les données récoltées sont transmises, en temps réel, aux utilisateurs, pour la surveillance du bon fonctionnement des instruments et leur utilité principale : pour nourrir les services d’océanographie opérationnelle.
Après correction des dérives instrumentales, en temps différé, les données sont également mises à disposition de la communauté scientifique internationale, et permettent d’étudier des processus océaniques et climatiques d’échelle régionale à globale, ou de valider modèles et données satellitaires. La longue durée d’observation a notamment permis de mettre en évidence une intensification du cycle de l’eau avec le changement climatique.
Pourquoi la connectivité est-elle importante dans votre travail ? Pourquoi la connexion en temps réel est-elle essentielle dans vos études ?
Connecter nos capteurs est essentiel. C’est cette connectivité qui nous permet de récolter nos données et de les transmettre, en temps réel, aux chainons aval de l’océanographie opérationnelle en charge des prévisions météo-océaniques, indispensables aux usagers des mers et des océans du globe ainsi qu’à la communauté scientifique qui œuvre à une meilleure connaissance de notre Terre.
Cette connectivité, temps réel, nous permet également de surveiller le bon fonctionnement et l’opérationnalité optimum de notre réseau. Si la prise de mesure est interrompue, nous en sommes informés immédiatement et pouvons solliciter l’équipage pour une maintenance de premier niveau, (parfois les solutions sont simples : rebouter un ordinateur, rouvrir un robinet pour faire circuler de l’eau dans le système) cela nous permet aussi en cas de nécessité de prévoir des maintenances plus complexes à quai lors d’escales.
Pourquoi avez-vous décidé de changer de fournisseur de services de connectivité ?
La raison est essentiellement économique. Avant nous utilisions le service INMARSAT qui est un service équivalent mais représentait une forte dépense qui avait été soulignée par nos tutelles.
Météo France qui collecte des données de température de manière équivalente avait auparavant opéré ce changement engendrant une réduction des coûts certaine.
En utilisant les services Iridium délivrés par CLS nous avons diminué par 3 le coût de nos transmissions.
Les autres raisons qui nous ont convaincu du bénéfice induit par ce changement sont : la proximité géographique de CLS par rapport à notre laboratoire, avec des bureaux basés à Toulouse, alors que nos interlocuteurs passés étaient basés à l’Ile Maurice, nous trouvions plus rassurant d’avoir un interlocuteur proche et de fait plus réactif si nous rencontrions des difficultés.
Qui est Gaël Alory ? Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et sur votre implication dans le programme SNO SSS ?
Je suis responsable du programme SNO SSS, qui est né au sein de l’IRD en Nouvelle Calédonie, structure au sein de laquelle j’ai effectué mon doctorat et où j’ai côtoyé les chercheurs qui ont lancé le programme et qui m’en ont confié, quelques années plus tard, la responsabilité.
Chercheur au LEGOS à Toulouse, France, je suis spécialisé dans l’étude de la circulation océanique, de la variabilité du climat sur la base d’observations in situ et satellitaires et sur l’utilisation de modèles numériques.
Mon travail se concentre principalement sur la compréhension de la dynamique de l’océan Atlantique Tropical et de son évolution dans le temps.
J’ai contribué à la compréhension du rôle de l’océan dans le système climatique, y compris son influence sur la circulation atmosphérique, j’ai travaillé ces dernières années sur les remontées d’eaux profondes océaniques côtière dans le Golfe de Guinée, remontées stratégiques pour les écosystèmes locaux et dont la compréhension et les décisions de conservation dépendent pour la préservation des espèces et des activités de pêche en Afrique de l’Ouest. Nous essayons de comprendre ces changements à l’échelle saisonnière de ces phénomènes dit d’upwelling.
Note de l’éditeur : Gaël Alory a travaillé au cours de sa carrière pour l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Université de Nouvelle-Calédonie, la Communauté du Pacific (CPS)y, le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization (Australie) mais aussi pour la Chaire internationale de physique mathématique et applications (Bénin), depuis 2008. Gael Alory est chercheur au sein du LEGOS mais aussi enseignant au sein des Universités de Toulouse, du Bénin, du Togo et du Cap Vert.
Au cours de sa carrière, Gaël Alory a publié de nombreux articles scientifiques. Il est également impliqué dans des collaborations internationales de recherche et a participé à plusieurs expéditions océanographiques pour collecter des observations in situ de l’océan. Gaël Alory est un scientifique accompli et respecté dans le domaine de l’océanographie et du climat.