#JournéeEuropéennedelaMer Homme à la mer, incendie, explosion à bord, voie d’eau, abordage, bateau prêt à sombrer, abandon d’armement : les situations de détresse en mer sont nombreuses et quotidiennes. En période de covid-19, même si la pandémie a fortement ralenti l’activité humaine sur nos océans, les cas de détresse n’ont que très légèrement diminué.
Grâce aux système COSPAS/SARSAT, depuis le début de la pandémie, plus de 14 000 émissions de balises de détresses ont été traitées à l’échelle mondiale. CLS gère les situations d’assistance immédiate du Centre de Contrôle et de Mission Français (FMCC) COSPAS/SARSAT, et transmet les alertes aux Centres de Coordination et de Sauvetage (RCC). Les équipes SARSAT/CLS sont missionnées par l’administration française, en collaboration avec le CNES.
En période de COVID, elles ont assuré leur mission, sans faille et en continu, 24h/24 ! Résultat : 30 personnes sauvées dans la zone de service du FMCC. Retour sur une activité vitale dans un contexte de pandémie.
Un trafic maritime fortement ralenti en raison de la pandémie liée au COVID-19
Plus de 80 % des flux de matières premières et de marchandises, transitent via nos mers et nos océans. Le transport maritime est stratégique et clé dans l’organisation de nos sociétés. Néanmoins, lui aussi est touché par le Covid-19 et a fortement chuté.
Dans un article publié par la Fondation pour la recherche stratégique, le cabinet Kearney signalait que début mars, en raison de la crise liée à la pandémie de covid-19, 50 % des départs de navires avaient été annulés dans les ports chinois. Les mesures prises dans certains pays obligeaient les navires à respecter une quarantaine de 14 jours avant d’être autorisés à accoster quand d’autres ports étaient tout simplement fermés. Les relèves des équipages étaient également interdites, plaçant les marins dans des situations sans précédent.
COVID-19 : Quel impact sur les demandes de détresse en mer ?
Transport maritime au ralenti, activités de plaisance interdite, bateau de croisière à quai, même si les activités en mer ont fortement diminué, les émissions de balises de détresses COSPAS/SARSAT n’ont quant à elles diminué que de 11% depuis février.
Depuis le 13 mars 2020, le Centre de Contrôle et de Mission Français (FMCC), s’est mobilisé pour mettre en œuvre un plan de continuité d’activité destiné à gérer la situation de crise liée au COVID19. Les équipes ont dû faire preuve d’une grande réactivité pour déployer des nouvelles procédures de travail et ainsi assurer le fonctionnement 24/7 du centre.
Le FMCC est opéré par CLS, 24h/24, 7jours/7, sur le site du CNES, et est chargé de valider puis de distribuer les données d’alerte des balises de détresse du Programme COSPAS-SARSAT, aux centres de coordination et de sauvetage (Rescue Coordination Center). Ceci sous la tutelle contractuelle des Administrations françaises DAM et DGAC.
Rencontre avec Florian Boularan, responsable du centre COSPAS/SARSAT chez CLS
Comment avez-vous maintenu votre activité en période de COVID ?
Dès l’annonce du confinement, nous avons déployé notre Plan de Continuité d’Activité. Il a fallu évaluer la situation, mettre en place de nouvelles procédures. En effet, même si l’activité mondiale diminuait, en tant que centre stratégique pour la survie des personnes en détresse, nous avions le devoir d’être complètement opérationnelle. Les émissions de balises de détresses ont peu diminué et les sollicitations opérationnelles se sont maintenues. Les check-lists ont toujours été scrupuleusement appliquées pour superviser, gérer, et paramétrer et surveiller l’activité du FMCC. Il y a des vies derrière chaque signal numérique que nous traitons, la mission est d’ordre vitale. Derrière chaque émission de balise il y a des vies, des pères de famille, des fils, des sœurs, nous l’avons en tête chaque jour !
Comment avez-vous fait pour maintenir opérationnelle le centre avec de fortes contraintes sanitaires et une crainte généralisée d’être infecté ?
Nos opérateurs ont appliqué au maximum tous les gestes barrières, nous avons mis à disposition de nous nos opérateurs le matériel de désinfection adéquat, lingettes, masques, gel hydroalcoolique, et chacun a appliqué et applique toujours les consignes de nettoyage. Quant aux relèves nous avons demandé à tous nos collaborateurs de les mener par téléphone, tout contact humain étant proscrit en période de quart.
La mission de gestion d’alerte peut être stressante, a-t-elle été accentuée par la solitude des opérateurs ?
Un sentiment d’isolement, ou tout du moins d’une bien moindre convivialité, a pu être ressenties par les membres de notre équipe. Mais nos opérateurs sont très professionnels. Même si le fait d’être seul peut parfois ajouter un peu de stress, une nécessité supplémentaire de maîtrise de soi, de prise de décision rapide, et de réactivité, nos opérateurs ont fait un formidable travail.
Accompagner les équipes de sauvetage en mer toute l’année