Créée à l’initiative de plusieurs ONG, la journée mondiale du climat est célébrée le 8 décembre. Cette journée nous rappelle les menaces bien réelles du réchauffement climatique et la nécessité d’agir pour en limiter les effets. Augmentation et intensification des phénomènes extrêmes, sécheresses, incendies, acidification des océans, montées des eaux, érosion côtière, désertification mais aussi famines, réfugiés climatiques, effondrement de la biodiversité ou encore impacts économiques sont autant de méfaits causés par le changement climatique !
CLS est mobilisée depuis plus de 30 ans pour observer et accompagner ONG, scientifiques, Etats et société civile dans la mesure des impacts du réchauffement climatique mais aussi dans la résilience et l’adaptation nécessaires face à ces bouleversements. Retour sur des projets spatiaux développés sur mesure pour une planète durable.
La mer monte : niveau moyen de la mer, un indicateur clé du réchauffement climatique
Utiliser par les membres du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat comme référence majeure, le niveau moyen de la mer atteste du bouleversement en marche.
Comment le niveau moyen de la mer est-il calculé ?
Aujourd’hui, CLS calcule le niveau moyen de la mer grâce à une constellation de satellites embarquant à leur bord des altimètres. Ces instruments mesurent la distance entre le satellite et la surface des océans en mesurant la durée aller-retour de l’onde émise. Commanditée par le CNES, CLS reçoit, traite et qualifie ces mesures qu’elles délivrent ensuite à la communauté internationale. Leader mondial en altimétrie, fournisseur des données environnementale ARGOS (système de localisation et de collecte de données), CLS accompagne, au quotidien, les experts en climatologie.
Depuis quand calcule-t-on le niveau moyen de la mer ?
Plus de 20 satellites ont ainsi été utilisés par CLS depuis le premier satellite altimétrique TOPEX/POSEIDON, lancé en 1992. Plus de 100 experts en océanographie spatiales travaillent quotidiennement à CLS sur cet indicateur.
Pourquoi le niveau moyen de la mer est-il un indicateur clé du réchauffement climatique ?
Le niveau moyen des mers est probablement le meilleur indicateur qui existe pour caractériser le réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effets de serre, générées par les activités humaines, place notre planète en déséquilibre énergétique. Elle accumule de la chaleur.
93 % de ce surplus de chaleur est stockée dans l’océan. Le reste fait fondre les glaces et réchauffe l’atmosphère. La chaleur accumulée dans l’océan dilate celui-ci. Conséquence : la mer monte.
La fonte des glaciers de montagne ainsi que la perte de masse de glace au Groenland et en Antarctique sont une autre cause de l’élévation actuelle de la mer, tout comme le pompage des nappes phréatiques qui une fois pompée voient leurs eaux rejetées dans l’océan.
Quelles conséquences l’élévation du niveau moyen de la mer peut-elle avoir ?
Selon le dernier rapport du GIEC, plus de 1,4 milliard d’habitants seraient potentiellement concernés directement par cette élévation. Comme on peut le constater sur la courbe établie par CLS, le CNES et le LEGOS, la hausse du niveau de la mer s’est accélérée durant les 10 dernières années.
Le rythme de cette montée est 2,5 fois plus élevé que pendant la période 1901-1990. Aujourd’hui, la montée des eaux est en moyenne de 3,6 mm/an, contre 1,4 mm sur la période 1901-1990.
Les experts ont revu à la hausse leurs projections pour la fin du siècle, si les émissions continuent d’augmenter de manière très forte (le pire des scénarios), le niveau de la mer pourrait monter de 1,10 mètre d’ici 2100.
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Résilience côtière, le spatial allié des territoires
Lors d’un entretien avec la presse en février dernier, la ministre française de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, déclarait que le gouvernement souhaitait “relocaliser” les logements menacés par l’érosion maritime, soit entre 5 000 et 50 000 habitations estimées d’ici 2100. Lors de cet échange Madame la Ministre annonçait également des mesures de prévention des inondations.
Face à l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique, l’occurrence d’événements extrêmes comme les tempêtes risque, en effet, d’engendrer des phénomènes de submersion marine de plus en plus impactant sur les territoires littoraux.
Dans ce cadre CLS et ses partenaires mènent un projet ambitieux : le projet Littoscope. Ce projet vise à développer une plateforme définissant les zones de submersion marine permanentes ou temporaires, délivrant les données d’élévation des terres et les hauteurs de mer, intégrant les données socio-économiques jusqu’à l’occupation du sol, fournissant même des indicateurs de risque dynamiques.
Le changement climatique quelles conséquences sur la biodiversité et que faire ?
L’espace : une aide à la décision
En mettant le satellite au service de l’identification des zones impactées et de l’évaluation des risques de submersion marine, le projet LittoSCOpe vise à développer un outil d’aide à l’adaptation aux effets du changement climatique dédié aux littoraux.
Le projet LittoSCOpe est porté par CLS en partenariat avec le CNES, SIRS et le BRGM. Il s’appuie notamment sur l’expertise scientifique de J. Hinkel, du LEGOS et du CEREMA.
Des territoires test
Le projet sera expérimenté au niveau de deux territoires français : Palavas-Les-Flots (34) et les communes environnantes et la commune de Gâvres (56), près de Lorient. LittoSCOpe se base sur de l’observation satellite et sur une solution de mise à disposition des données. Le projet est facilement réplicable sur n’importe quel littoral de la planète.
Que peut-on identifier ? Les zones de submersion marine permanente causée par l’élévation du niveau moyen des mers.
Comment peut-on les identifier ? En utilisant un modèle numérique de terrain (MNT). En intégrant des données satellite Pléiades Haute Résolution (5 m), des données d’altimétrie satellitaire retraçant l’évolution de la hauteur de mer, ainsi que deux modèles numériques de surcotes océaniques liées aux tempêtes.
Comment évaluer les risques ? En fusionnant des données multi-sources : données socio-économiques et occupation du sol extraite des données satellite Pléiades.
En établissant un indicateur de risque synthétique basé sur le croisement de l’aléa submersion marine et des enjeux du territoire.
Cet indicateur fournira une évaluation chiffrée du niveau de risque ainsi qu’une estimation des coûts et dommages engendrés par la submersion.
Informer pour décider en connaissances de causes
Une fois ces étapes préliminaires effectuées, il faudra mettre à disposition des gestionnaires de territoires ces informations pour leur permettre de prendre des décisions les plus éclairées possibles. Toutes ces informations seront mises à disposition via une interface web interactive permettant de se familiariser avec les risques encourus.
LittoSCOpe se veut un outil d’aide à la décision éclairant et facile d’utilisation.
Le changement climatique : quelles conséquences sur la biodiversité et que faire depuis l’espace ?
Dans son rapport planète vivante 2020, le WWF tirait à nouveau la sonnette d’alarme quant aux pressions grandissantes subies par la biodiversité en lien avec le changement climatique : « Un cinquième des espèces sauvages sont menacées d’extinction au cours du siècle en raison du seul changement climatique. Même avec des efforts d’atténuation importants, on anticipe des taux de perte parmi les plus élevés dans les « points chauds » de biodiversité. » CLS soutient au quotidien les biologistes, ONGs, Etats et acteurs pro-nature dans l’étude et la protection de nos écosystèmes.
Depuis les années 80, CLS a permis à ces hommes et ses femmes de suivre près de 300 000 animaux grâce aux balises ARGOS : de petites balises satellites qui ont permis de réécrire l’histoire des migrations animales et de sauver des espèces.
Depuis l’espace, CLS suit non seulement la faune sauvage mais peut également accompagner les autorités contre l’éco-criminalité (lutte contre les trafics illégaux d’espèces ou de végétaux précieux), aider à la surveillance des aires protégées, mesurer l’impact des activités humaines sur les écosystèmes, aider les gestionnaires de territoires à prendre des mesures compensatoires et maitriser l’artificialisation des sols.
CLS vous propose quelques chiffres clés autour des technologies spatiales et des enjeux qu’elles servent :
De 1970 à 2016, l’abondance moyenne de 20 811 populations représentant 4 392 espèces suivies dans le monde a diminué de 68 %.
300 000 spécimen suivis par satellites ARGOS et CLS pour le compte de la communauté internationale depuis les années 80.
4 type de balises qui existent pour équiper différents types d’espèces (collier pour les animaux terrestres, mini sac à dos pour les oiseaux, balises collées sur les animaux marins de type tortues ou pingouins, tag à la lumière pour les poissons qui ne remontent pas à la surface).
8 satellites ARGOS permettent à CLS de localiser chaque mois plusieurs milliers d’animaux partout sur la planète.
8 000 animaux sont localisés chaque mois par les équipes de CLS.
60 antennes terrestres qui permettent à CLS de récupérer le signal des balises acheminé par la constellation ARGOS au centre de traitement où il est traité, validé et mis à disposition de la communauté internationale.