Forêt silencieuse, aimable solitude, que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré ! Dans vos sombres détours, en rêvant égaré, j’éprouve un sentiment libre d’inquiétude ! Prestiges de mon cœur ! Je crois voir s’exhaler des arbres, des gazons une douce tristesse : cette onde que j’entends murmure avec mollesse, et dans le fond des bois semble encor m’appeler.
C’est par ces mots que commence l’un des poèmes de Chateaubriand qui témoigne de l’appel de la forêt.
Si la forêt devait parler aujourd’hui, que nous dirait elle ?
Les faits
Selon un rapport de la FAO, la forêt à l’échelle mondiale souffre. La déforestation mondiale, due pour l’essentiel à la conversion des forêts tropicales en terres agricoles se poursuit à un rythme alarmant dans de nombreux pays.
D’après les principales conclusions de l’enquête la plus exhaustive de la FAO sur les forêts, portant sur 233 pays et territoires, quelque 13 millions d’hectares de forêts par an auraient été convertis à d’autres utilisations ou auraient disparu pour causes naturelles dans le monde sur une période de 10 ans, contre 16 millions d’hectares sur la décennie précédente.
La superficie totale des forêts de la planète représente un peu plus de 4 milliards d’hectares, soit 31 pour cent de la surface émergée. La perte annuelle nette de forêts (c’est-à-dire lorsque la somme de toutes les pertes de forêts dépasse les gains) correspond à un territoire plus ou moins équivalant au Costa Rica.
Des solutions existent
Résultat de 30 ans de collaboration étroite avec les gestionnaires de forêts, CLS, localise, suit et évalue l’évolution du couvert forestier dans le cadre de politiques nationales et internationales (CCNUCC REDD+, Déforestation zéro).
Cette filiale du groupe, spécialisée dans la production de données géographiques à partir d’images satellitaires ou aériennes contribue à l’Inventaire Forestier National.
Depuis l’espace (images optiques haute résolution) ou l’espace aérien (relevé aéroporté), CLS réalise de nombreuses bases de données. Une de ses plus belles références : la base de données Corine land cover. Cette base de données rassemble des connaissances clés sur la biophysique des sols depuis les années 90. Ce suivi cartographique de l’environnement est un outil majeur pour les gestionnaires des territoires. CLS a produit les millésimes 2000, 2006, 2012 et 2018 pour la France et l’Outre-mer. Ces travaux sont portés par l’agence européenne de l’environnement.
Que peut-on mesurer depuis l’espace : la hauteur des arbres, leur densité, leur répartition, superficie. Autant d’information qui nous renseigne sur l’état de santé de nos couverts végétaux.
Konrad Roland, chef de projet chez CLS : « L’avantage d’une donnée satellitaire c’est qu’avec une ou deux images satellitaires on peut couvrir tout un territoire. Le satellitaire va être de plus moins cher que les survols aériens. Le satellite est également un atout pour l’observation des territoires difficile d’accès. Si l’on souhaite par la suite avoir une précision de plus haute résolution, alors là encore, le satellite est un atout, il va permettre de planifier les opérations aériennes et donc de diminuer les coups. »
Forêts africaines
Dans le cadre du projet REDDAF (Reducing Emmision From Deforestation and Degraration of Forest in Africa) CLS a été missionné pour suivre l’état de la déforestation sur 8 pays d’Afrique. Des images satellitaires de différentes sources : LANDSAT, SPOT, etc. les équipes du groupe CLS ont pu suivre à différent pas de temps l’évolution des forêts. Les sites de déforestation, de reforestation ou stabilisés ont ainsi pu être identifiés.
Dans le cadre de ce projet, un transfert de compétence a été mis en place. Une fois les informations cartographiques générées, les agents des ministères nationaux ont été formés à l’interprétation les rendant ainsi autonome dans la future production de cartographies sur leur territoire.